
Une vocation précoce
Avant même d’avoir le droit de conduire, Alexandre, aujourd’hui en BTS Maintenance de véhicule au CMA Formation Pays de Meaux, savait déjà démonter une voiture du regard. Ce n’était pas un jeu, c’était une vocation.
“J’ai toujours été passionné par l’automobile.” La phrase est simple, presque trop. Mais chez lui, ce n’est pas une pose : c’est une vérité forgée à l’huile de coude. Ce sont les week-ends passés à regarder le rallye, les yeux qui brillent devant un moteur, et un stage de 3e dans une écurie de course qui vient confirmer ce que son cœur savait déjà.
La mécanique, au départ, il l’observait comme on contemple un art. Il admirait ces pilotes capables de faire danser des bolides de plusieurs centaines de chevaux comme s’il s’agissait de vélos d’enfant. Puis, un jour, il a voulu comprendre ce qui se passait sous le capot. Et surtout, y mettre les mains.
Sur la voie de l’excellence
Les concours, il ne les avait pas forcément en tête. Ce sont les hasards de l’atelier qui l’y ont poussé. Un formateur propose à un camarade de tenter le concours des Meilleurs Apprentis de France. Un petit pincement : « J’ai demandé si je pouvais y aller aussi. J’étais un peu jaloux. » C’est dit sans détour, et c’est peut-être ce qui le définit le mieux : il n’aime pas rester sur le bord de la route.
Il se lance une première fois et se qualifie pour la finale nationale. Sans médaille. Il y retourne. Et cette fois, le 19 octobre 2024, il décroche le titre de Meilleur Apprenti de France en mécanique auto.
Le 13 mars dernier, Alexandre a participé pour la première fois à la sélection régionale Île-de-France des WorldSkills et a remporté une médaille de bronze. « Je n’estime pas l’avoir gagnée. Je pense surtout que je n’ai pas assez bossé pour décrocher l’or. »

Des rêves plein le moteur
Pas besoin de discours enflammés : il parle en technicien. Les concours lui ont appris à dompter le stress, à ne plus fuir l’inconnu. À ouvrir une boîte de vitesses, aussi, ce qu’on ne fait pas tous les jours dans un atelier classique. Et le Centre de Formation n’a pas ménagé son soutien : sujets de technologie, entraînements ciblés, accompagnement aux petits oignons.
Aujourd’hui, la ligne d’arrivée est encore loin, mais les idées sont claires. À court terme : décrocher son BTS et rejoindre une formation au Mans en mécanique de course. À long terme : travailler en Formule 1 ou en rallye. Et, en bout de course, ouvrir une école d’excellence mécanique.
Son conseil aux jeunes ? Direct, comme un coup de clé dans le démarreur : “Sans passion, la mécanique, c’est trop dur. Il faut avoir envie d’apprendre, de se dépasser, de jamais lâcher. C’est ça, le vrai carburant.”
Et lui, il en a à revendre.